Cependant, il faut savoir choisir le lieu. Si vous aimez les choses techniques et l\’architecture, vous ne vous reposerez probablement pas beaucoup dans les bois. Inversement, quelqu\’un qui aime les forêts n\’aimera peut-être pas les promenades en ville. C\’est ainsi.
Il était une fois, quand j\’étais jeune, un jeu auquel je jouais avec moi-même. J\’achetais un billet « nablind » et je descendais où je voulais et où il y avait un arrêt. Je ne pense pas que ce soit possible aujourd\’hui, ces petits arrêts ont été supprimés. Mais à l\’époque, il y en avait beaucoup, donc ce n\’était pas un problème. J\’ai donc évité la route du village ou de la ville, et j\’ai pris le chemin inverse, dans les bois et les montagnes. J\’avais avec moi mes celtes, mon sac de couchage, quelque chose à manger et des allumettes. Et bien sûr, l\’équipement classique du vagabond, comme un poignard, un eschus ou un digger (cuillère en tchèque).
Cette errance dans la forêt durait parfois une semaine et c\’était un véritable baume pour les nerfs. Le soir, on réchauffait des conserves sur le feu de camp et on dormait sous la tente. Oui, c\’était le bon temps.
Je ne sais pas s\’il y a encore des clochards, mais nous étions plus nombreux à l\’époque. Bien sûr, chacun voyageait et passait son temps différemment. Certains d\’entre nous se sont regroupés dans des campements qui, bien sûr, étaient pour la plupart non autorisés, car les communistes n\’aimaient pas les vagabonds. Et les autres préféraient être seuls, quelque part entre les arbres ou dans la prairie. Nous sommes tous différents.
Il y avait certaines lois non écrites dans les colonies, c\’est-à-dire les colonies de vagabonds, et les enfreindre entraînait des sanctions. C\’est peut-être la raison pour laquelle je n\’ai jamais eu de maison, car mes difficultés avec l\’autorité sont bien connues. Je suis donc venu en tant qu\’invité et je suis reparti en tant qu\’invité. Et la plupart du temps, je ne suis jamais revenu.
Aujourd\’hui, je suppose qu\’on ne peut pas vandaliser classiquement, parce qu\’il y a des clôtures ou des fils partout et des panneaux indiquant qu\’il s\’agit d\’une propriété privée. Donc, avec un peu de respect pour la propriété d\’autrui, il n\’y a pas de place pour dormir, et encore moins pour faire un petit feu pour une soupe du soir ou une saucisse rôtie. D\’un autre côté, n\’est-ce pas bon pour la nature ?